CRISE DES FINANCES PUBLIQUES EN EUROPE
BERLIN (Reuters) - Les achats d'emprunts d'Etat entrepris par la Banque centrale européenne (BCE) constituent une mesure temporaire qui doit être évaluée en permanence, a déclaré Jürgen Stark, membre du directoire de l'institution, dans un entretien publié dimanche par le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Il a ajouté que les procédures de discipline budgétaires de l'Union européenne devaient être dépolitisées pour permettre des sanctions automatiques et rapides contre les pays qui ne respectent pas les règles du Pacte de stabilité.
Il a jugé que le plan de stabilisation de 750 milliards d'euros élaboré par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (IMF) n'offrait qu'un répit temporaire et que le calme ne reviendrait que lorsque les gouvernements de la zone euro entameraient la réforme de leurs économies et l'assainissement de leur situation budgétaire.
"Nous avons gagné du temps, rien de plus", a-t-il dit.
La BCE a commencé lundi à acheter des emprunts d'Etat de la zone euro, rompant ainsi avec son opposition de longue date à ce type d'intervention directe sur les marchés de la dette.
Le président de la Bundesbank allemande, Axel Weber, compatriote de Jürgen Stark, a exprimé ces derniers jours ses réserves sur cette décision.
Pour Jürgen Stark, ce changement de politique résulte de circonstances exceptionnelles. "Il s'agit de mesures temporaires qui, pour l'essentiel, sont légitimes dans des situations exceptionnelles et doivent faire l'objet d'une surveillance constante", a-t-il dit au FAZ.
"Si les marchés deviennent fous, personne ne peut prédire quelles en seront les conséquences. L'histoire économique nous enseigne que la situation peut s'accélérer au point de devenir incontrôlable", a-t-il dit.
Il a réaffirmé l'engagement de la BCE à faire en sorte que les liquidités injectées dans le système financier par le biais des rachats d'emprunts en soient retirées rapidement.
Source Reuters
Un peu de prospective…
Mots clés : BCE, rigueur, FMI, EUROPE, Dominique Strauss-Kahn, Jean-Claude Trichet
Par Jean-Pierre Robin17/05/2010 | Mise à jour : 11:11 Réaction (29)
Jean-Claude Trichet, président de la BCE, et Dominique Strauss-Kahn, patron du FMI, en mars dernier, à Bruxelles. Crédits photo : AFP
Dans la crise de l'euro, le FMI et la BCE sont à la manœuvre. Ils se portent garants, chacun à sa manière, de la solvabilité de la zone euro.
L'ensemble de la zone euro est désormais sous la tutelle du Fonds monétaire international, au moins en puissance. La Grèce aura été le cheval de Troie de cette conquête. John Lipsky, le numéro deux de l'organisation de Washington, l'a reconnu sans détour la semaine dernière : l'accord avec la Grèce, intervenu le 2 mai, constitue «un modèle de coopération entre la zone euro et le FMI», a-t-il expliqué. Lipsky commentait le plan de sauvetage décidé le week-end des 8 et 9 mai pour consolider l'euro et qui mobilisera 750 milliards d'euros, dont 250 milliards provenant des caisses du FMI.....